Aÿmati de Béatrice CASTANER (R CAS)
Sélection salon du livre d’Hermillon
Trois femmes : Aÿmati qui a vécu il y a 30 000
ans, Gabrielle, archéologue vivant actuellement et Mära, qui naît en 2026 .
Aÿmati,
néandertalienne, et Mära, sapiens, sont les dernières représentantes de leur
espèce . entre les deux, Gabrielle qui fait le lien en découvrant une statuette
en ivoire et qui va la transmettre à Mära .
Construction
originale du roman, écrit comme un journal de bord , et dont le début demande
une lecture soutenue .
Ce roman
pose la question de la transmission de l’art à travers les âges, et de ce qui
restera après nous .
Intéressant
.
Charlotte David
FOENKINOS (R FOE)
Prix Renaudot
2014 et Prix Goncourt des Lycéens
2014
C’est la
vie de Charlotte Salomon, jeune peintre allemande juive, décédée en déportation
à l’âge de 26 ans .
Cette
jeune femme fascine l’écrivain depuis longtemps, et c’est sous la forme d’un
long poème qu’il a réussi à marcher sur ses traces .
Après
une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est
progressivement exclue par les nazis de toutes les sphères de la société
allemande. Elle se réfugie en France et
entreprend la composition d’une œuvre picturale .
C’est une belle écriture qui nous porte et
nous emporte, les phrases sont courtes mais percutantes .
C’est
une très belle histoire, on vous recommande ce livre .
DEUX FRERES de Milton HATO (R HAT)
Ce récit
brosse à travers la relation de deux frères jumeaux le portrait d’une famille
dysfonctionnelle dans le Brésil des années 50, en même temps que la déchéance
de la ville de Manaus, dans un Brésil en pleine mutation.
Yaqub,
fils d’une famille libanaise établie dans la ville de Manaus est envoyé à 12 ans , seul au Liban, terre
d’origine de ses parents. Il revient au pays après 5 années. Il retrouve son
père, sa mère, sa sœur, et surtout son frère jumeau Omar.
La mère
n’a jamais caché sa préférence pour Omar, qui a failli mourir juste après sa
venue au monde et les a élevés, malgré elle, en les dressant l’un contre
l’autre. Tous attendent d’assister au bonheur de la réunion des deux frères,
mais personne n’a vraiment pris conscience que ces 5 années ont en réalité
cristallisé leur rivalité née à l’occasion d’une querelle sentimentale,
quelques mois avant le départ de Yaqub .
Ce récit
est fait par un bâtard, fils d’une indienne orpheline recueillie par cette
famille. Il a grandi dans cette maison et tente de démêler les fils du passé et de pénétrer le mystère
de sa naissance .Qui est son père ?
Milton
Hatoum, professeur de littérature est né
à Manaus, il est d’origine libanaise. En 1979 il se rend en Europe pour fuir la
dictature.
les sombres feux du passé de Chang Rae Lee (R CHA)
Dans
une petite ville près de New York le docteur Hata tient un magasin de matériel
médical et mène une vie calme et respectable.
Déja
agé et célibataire, il adopte une petite fille d origine coréenne comme lui,
mais à l adolescence elle se révolte contre son éducation et a des
fréquentations peu recommandables.
Triste
devant cet échec, Mr Hata se remémore sa vie ainsi que le drame enfoui dans sa
mémoire. En effet, officier dans l armée japonaise en 1944, il a été
traumatisé par le sort de cinq jeunes femmes amenées de force comme prostituées
pour les soldats. Amoureux de l une d elle, en voulant l aider il précipite sa
mort. Il en éprouve un sentiment de
honte vis a vis de sa conduite.
Des
années plus tard , il va essayer de
renouer avec sa fille qui a maintenant un emploi et surtout un fils. Elle
comprendra mieux son père et sera plus indulgente avec lui.
Ce
livre parfois poignant, a bien plu au
comité de lecture.
Le règne du vivant d' Alice Ferney (coup de cœur du comité ***) (R FER)
Dans ce livre, l'auteur raconte la vie et l'œuvre d'un écologiste convaincu qui, avec une poignée de militants, défie les lois internationales pour éperonner les chasseurs de baleines et de requins (dont ils ne prennent que les ailerons).
Derrière ce personnage de fiction, les lecteurs pourront reconnaître Paul Watson, militant de Greenpeace dont il a été expulsé en raison de son tempérament excessif.
Ce roman documentaire engagé est l'occasion pour Alice Ferney de décrire aussi bien la beauté des océans que la cruauté de ceux qui les pillent, et elle nous pousse à reconsidérer notre usage du monde en posant les bonnes questions...
Ce livre
a été apprécié du comité
LE VOYAGE
D’OCTAVIO de Miguel BONNEFOY ( R BON)
Octavio
vit dans un bidonville au Venezuela ; la pauvreté ne le gêne pas mais il veut
surtout cacher le fait de ne savoir ni lire ni écrire et pour
garder ce secret il utilise les
moyens les plus rocambolesques que l’on
puisse imaginer. Ceci lui permet de rencontrer une actrice nommée Vénézuéla qui
lui apprend la lecture et l’écriture, lui fait découvrir les mystères des
premiers peuples et de l’histoire de
leur pays, mais Octavio trahit sa confiance car il travaille avec des brigands
qui vont cambrioler l’appartement de sa bien-aimée. Octavio quitte alors son quartier et part à pied à travers les terres .Le voyage comme un conte, le mène vers des tribus ignorées, un ermite mystérieux, des forêts
profondes, des cours d’eau puissants et il puise partout ce qui est beau,
riche, envoûtant devient un colporteur
de sagesse, de bonheur. Il s’insinue de
plus en plus dans la nature pour
comprendre ses secrets, s’attache à déchiffrer les motifs dessinés par les
plantes , des lettres ? des mots? une littérature première ?
pour revenir finalement dans une apothéose bouleversante à son ancien
bidonville.
Le style
précis mais pourtant poétique permet à Miguel Bonnefoy de
« faire parler le silence » et de nous entraîner au cœurs des hommes,
de la nature et des paysages sauvages du Venezuela .On suit Octavio avec plaisir et intérêt.
L’auteur Miguel Bonnefoy (28 ans), d’origine vénézuélienne par sa mère et
chilienne par son père, est né et vit en France, ce livre est son premier roman
mais il a déjà été remarqué et primé pour une publication « Icare et
autres nouvelles » en 2013.
Le comité de lecture a beaucoup aimé
l’originalité du sujet et la qualité du style de ce conte attachant et
dépaysant.
L’ÉGARÉ
de LISBONNE de Bruno d'Halluin ( R HAL)
coup de coeur
du comité (**)
Ce
roman dépeint l’histoire dans les années
1500 de Joao Faras, médecin personnel du
roi du Portugal, cosmographe et géographe, au moment où l’on cherche des routes nouvelles vers les Indes. Le roi du Portugal veut faire de son pays le
créateur et le détenteur unique des cartes les plus modernes et les plus
complètes qui puissent exister à cette époque.
Des
armadas de dizaines de caravelles partent alors sur les flots inconnus ;
bien malgré lui, Jao Faras est
nommé médecin et géographe sur l’une d’elles,
pour dessiner les contours des terres découvertes.
Mais Jao
se révèle un piètre médecin, sujet au mal de mer il affronte dans l’inquiétude permanente les dangers sans cesse renouvelés de cette aventure, le
retour à Lisbonne avec bien peu de survivants est un véritable miracle pour
Jao, mais dans l’état de délabrement physique et moral où il est, l’angoisse
des retrouvailles familiale le saisit.
Poursuivi par les cauchemars de son aventure
, Jao nous fait vivre alors les grands problèmes qui vont accabler le Portugal
comme le reste de l’Europe, la peste, les violences et les exactions contre les
juifs, le terrible tremblement de terre de Lisbonne et l’entrée dans un nouveau monde grâce à la
Renaissance, à la découverte de
l’imprimerie et à l’explosion de nouvelles connaissances il trouve une solution
pour échapper à ce monde et à sa vie de
plus en plus délabrée.
Le livre est passionnant, très documenté et
son style fluide et précis nous plonge dans cette fresque vivante, bruissant
d’activités, de couleurs et de saveurs
très particulières.
L’auteur Bruno d’Halluin vit à Annecy, il est
passionné de voyages au long cours et a déjà reçu de nombreux prix pour son
premier roman « Jon l’Islandais » en 2011.
Le comité de lecture a unanimement apprécié.